Emilia : un outil pour faciliter l’apprentissage du français à l'école
Par Conseil de l’innovation du Québec | Publiée le 24 septembre 2024
Problématique et objectifs poursuivis
Problème
- La charge de travail requise pour la correction des productions écrites fait que les enseignantes de français au secondaire ont une tâche beaucoup plus lourde que les autres.
- Le temps requis pour corriger les textes génère un délai dans la rétroaction à l’élève qui varie entre trois et six semaines.
- La complexité de la tâche, le manque de pratique et les délais trop longs avant d'obtenir une rétroaction font qu'il est très difficile pour l'élève de vraiment s’engager, voire de s’améliorer.
Objectifs
- Emilia est un outil qui réduit grandement le temps consacré par les enseignantes de français à la correction de textes. Elles récupèrent ainsi de précieuses heures qu’elles peuvent utiliser pour planifier des cours plus stimulants pour leurs élèves.
Solution proposée
Solution
Emilia précorrige les textes des élèves. Le rôle de l’enseignante passe ainsi du mode de correction au mode de validation, ce qui rend son travail beaucoup plus intéressant et plus axé sur la rétroaction face aux idées émises par l’élève. Emilia permet aussi la cueillette de nombreuses données sur les compétences déployées par l’élève. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour aider chaque élève à découvrir ses forces et ses défis personnels.
Principe
L’outil prend en charge complètement la détection des fautes de même que le jugement face aux idées. Il corrige les textes de manière neutre et rapide tout en suivant précisément les requis en fonction de la progression des apprentissages du MELS. La production est donc évaluée en fonction des contraintes du niveau. L’enseignant reste toutefois toujours en contrôle, il peut tout modifier.
Expérience utilisateur
Le passage d’environ 16 minutes à moins de 4 par copies d’élève rend l’expérience terriblement attrayante. Avec Emilia, une enseignante au secondaire va prendre environ 6h pour valider 100 copies, ce qui pouvait lui prendre anciennement jusqu’à plus de 35h.
Rôle de l'IA
L’IA corrigera le texte tout en respectant les intentions de l’auteur, en codifiant systématiquement chaque type d’erreur. Elle pourra également détecter des alertes dans les textes lorsque le ton est trop intense, par exemple si un élève exprime des propos haineux ou des idées suicidaires. Ces copies seront identifiées parmi les autres quelques minutes après la soumission.
Retombées obtenues
Retombées principales
Gain de motivation : les enseignantes sont ravies d'avoir enfin un outil conçu principalement pour elles. Le fait que la rétroaction soit rapide engage davantage les élèves dans leurs apprentissages.
Nouveau logiciel éducatif sur le marché : aucune solution aussi complète et rigoureuse n’existe concernant le haut niveau de complexité requise par la correction de textes en fonction des attentes ministérielles.
Automatisation intelligente : l’utilisation d’Emilia par plus de 30 enseignantes nous amène à valider notre outil. Par boucle d’itération, nous améliorons la codification des erreurs en fonction des demandes des utilisateurs.
Conditions de réussite
Équipe mobilisée
En éducation, avoir une équipe complètement dédiée à une telle solution était essentiel au succès du projet. C’est le pari que le Collège Sainte-Anne a fait en dédiant des ressources uniquement pour la recherche et développement de l’outil Emilia.
Une équipe projet importante a été mise sur pied. Elle comprenait notamment deux tables de concertation totalisant 12 titulaires du primaire et du secondaire. Des enseignantes de français ont révisé la correction des textes de validation et une chargée de cours doctorante de l’UQAM était également impliquée.
Dans la recherche et développement de la phase 2, plusieurs classes ont été sollicitées pour tester des environnements d'apprentissage. Elles ont ainsi pu donneur leurs conseils concernant la représentation des résultats d'analyses des compétences en écriture.
Le chargé de projet travaille directement dans les établissements, ce qui facilite grandement l’obtention de la rétroaction des élèves et des enseignantes.
Collaborations
Le projet a été réalisé avec les partenaires technologiques MoovAI et NexApp.
Financement reçu
Étapes du projet
Nous terminerons la version 1 au printemps 2025. À ce moment, les progressions dynamiques seront mises en place entre les différentes productions, ce qui mettra en évidence les progrès réalisés. Nous aurons également complété l’arrimage avec la progression des apprentissages, permettant ainsi à tous les acteurs de mieux cibler leurs interventions afin de favoriser les apprentissages essentiels, niveau après niveau. Cette version sera ensuite disponible pour les autres acteurs du milieu scolaire québécois (centres de services scolaires, écoles privées). Éventuellement, des versions régionales seront développées.
Étapes du projet - à venir
Le développement de la version 2 sera lancé en 2025. Elle ciblera les environnements d’apprentissage pour amplifier et accélérer les processus éducatifs. Notre recherche et développement dans ce domaine (1350 heures) nous a permis d’identifier six environnements qui semblent avoir un impact beaucoup plus important que ce qui est actuellement reconnu par les données probantes. Tout est déjà fonctionnel et testé; il ne restera plus qu’à ajouter ces modules pour les jeunes.
Une version destinée aux parents est aussi dans les plans. Il suffit que l’on se dote d’une équipe de production plus grande.
Contexte d'application de la solution
Clientèle
Emilia est destinée aux titulaires, aux élèves et bientôt aux parents. Nous ciblons d’abord le Québec, mais notre solution pourrait aussi être utilisée ailleurs dans la francophonie. À terme, elle pourrait même être adaptée à d’autres langues et pays. Que l’on enseigne ici ou ailleurs, le défi de corriger des productions écrites est le même : c’est une tâche chronophage qui nuit aux apprentissages en raison des boucles de rétroaction trop peu fréquentes. C’est ce problème que souhaite résoudre Emilia.